jeudi 20 juillet 2017

Macron fait (toujours plus) fort

Ce doit être le soleil, la chaleur, ou alors le doping (non pas aux dépenses publiques dont le premier ministre ou le Président de la République croient les Français accros), mais à d'autres substances plus pernicieuses. Ces derniers jours ont été en effet le théâtre d'un véritable festival macronien :
mais c'est l'été, les vacances, l'insouciance, et donc passons,

passons sur la France qui, selon E.Macron, serait responsable de la rafle du Vel d'Hiv alors que les coupables sont connus et bien connus : les nazis et les collaborateurs et tous les sbires du régime de Vichy qui, bien que français, en aucune façon ne représentaient la France, ni légitimement, ni même légalement,

passons sur la visite officielle du premier ministre Israélien Netanyahu, notoirement d'extrême-droite, et pas vraiment un homme de paix, pour commémorer en France les 75 ans de ce sinistre événement,

passons sur l'invitation faite à Trump de fouler le bitume des Champs Elysées ou de s'envoyer un gueuleton au deuxième étage de la Tour Eiffel (après tout pourquoi pas, il n'est pas interdit de parler au beau monde pourvu, même si on peut en douter, que cela serve la paix),

passons sur les 800 millions que l'on refuse à une armée de plus en plus fragilisée par manque de moyens, ce qui se traduit par la démission inhabituelle et tonitruante de son chef d'état-major,

passons sur le projet de loi dit de "sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme", projet liberticide qui ne fait que reprendre, pour les inscrire dans le marbre législatif, les principaux éléments d'un état d'urgence encore en vigueur,

et j'en passe en effet des pires et des meilleures

Et ne retenons pour l'heure que le discours de notre président prononcé au Sénat sur la réduction des finances publiques dans les collectivités territoriales, dans le cadre d'une "conférence des territoires" où on parla de tout sauf de l'intérêt bien compris de ces derniers.

Ainsi le Président de la République devant le Haute Assemblée, garante pourtant de la défense des territoires, a-t-il annoncé la nécessité de tailler dans les dépenses des Communes, des Régions, des Départements et autres Communautés de Communes...

Notre président a annoncé le chiffre de 13 milliards (au lieu des 10 milliards annoncés durant la campagne) envisagés d'ici à 2022. C'est considérable, et c'est à ajouter au 11 milliards d'euros d'économie que le gouvernement  Valls, Hollande, et Macron déjà, avait voulu imposer aux collectivités durant le précédent quinquennat !
Encore une fois on montre du doigt, pour le vilipender, le monde des collectivités qui pourtant représente, on ne le dira jamais assez, 70 % des dépenses d'investissement public.
Tailler ainsi dans ces dépenses de façon brutale, et non justifiés autrement que par la volonté de tuer la démocratie et l'économie locales, signifie aussi la fragilisation voire la disparition de nombreux services publics locaux auxquels pourtant, et parfois sans en avoir conscience, les habitants dans les territoires sont attachés.

On ira se plaindre après qu'il n'y aura pas suffisamment d'assistantes maternelles dans les écoles, pas assez de crèches pour faire garder ses enfants, pas assez de piscines municipales ou de stades sportifs, rien pour "occuper" des jeunes en déshérence, plus ou pas assez d'agents publics pour entretenir les voieries ou les espaces-verts, et moins que rien pour les maisons de retraite, et encore moins que rien pour  des pauvres de plus en plus nombreux victimes de la relégation économique et sociale...

Parallèlement les entreprise du bâtiment ou de travaux publics, parce que les budgets communaux, départementaux ou régionaux seront encore plus serrés, se plaindront que leur carnets de commande ne soient pas assez garnis pour maintenir l'emploi et les richesses dans nos régions !

Que veut Macron ? On peut se demander ce qui l'anime ainsi, si ce n'est recentraliser le pouvoir, le sien, ou bien encore, en parfait petit soldat d'une Union Européenne ayant délibérément opté pour un néo-libéralisme destructeur, exécuter sans broncher la feuille de route qui lui aura été donnée par Bruxelles, voire le FMI...

Oui, en attendant de percer le mystère, il est permis de s'inquiéter.

JMG

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