samedi 9 décembre 2017

et si on lui lâchait un peu la gratte à Johnny ?

Convertir au cathlolicisme la place de la Concorde, et une bonne et belle partie de la jet set dans une Madeleine transfigurée, Johnny l'a fait et bien fait, terminant ainsi son oeuvre par une apothéose digne d'un demi-Dieu. Il l'a peut-être voulu en secret, et son entourage, tout comme des media surexcités, ont concrétisé cette volonté. 
Bon, Johnny est mort, et alors, et après ? Cela va-t-il réconcilié les Français ? Pourquoi tant d'effusion ? Cet excès, car c'en est un, n'est-il pas le signe d'un manque, celui d'une société qui n'a plus rien a rêver et à qui il reste cependant la nostalgie, indéfinissable et légèrement sucrée, tout juste un peu amère comme toute nostalgie, une nostalgie faute de mieux ?

Macron, en grand intuitif qu'il est, ne s'y est pas trompé, et en une fin de semaine de décembre, a pu jongler entre le Rock et l'Académie et surfer ainsi sur l'indifférence collective d'une société qui se sert de ces "héros", d'Ormesson ou Halliday, d'apparence si différents, pour se dispenser de penser à autre chose. Oui, la société fançaise est malade à ne pas discerner l'essentiel du superflu (même légitime), et de plus on l'y encourage. Ce n'est pas que l'émotion est banissable, haïssable, condamnable, mais elle reste à craindre, car suspecte de cacher d'autres vérités plus profondes ou plus graves, de dangers imminents. L'émotion doit rester privative au risque de tout cacher, de tout gâcher.

Comment se fait-il qu'on ait pu, en ces quelques jours, tout oublier des malheurs du monde pour se concentrer avec autant de ferveur, de force, de nombre, sur ceux d'un petit groupe de personnes qui ne furent pourtant pas les plus oubliées du bonheur ? Comment se fait-il que depuis le jour de la mort consécutive de deux célébrités, l'on ait pu ne plus se rappeler de rien, ni de la Palestine qu'on veut mettre à mort, ni du détricotage de notre droit social, ni d'une Europe incertaine, ni de tant d'autres  choses qui mériteraient notre attention en cela qu'elles détiennent les clés de nos destins collectifs ? 

C'est de quoi et pour quoi est faite cette émotion collective, sans réel projet qu'elle même, une drogue puissante comme le fut un temps, ou encore de nos jours en d'autres lieux du monde, tout aussi aveuglante et convaincante, la religion pour le peuple. 

JMG


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