dimanche 11 février 2018

Pensée complexe ?

On ne sait trop d'où vient l'expression, de Ricoeur peut-être dont Emmanuel Macron se targue d'avoir été l'assistant (?), mais faisons simple et gageons que le macronisme n'a rien d'une pensée complexe.

Le but de Macron est simplissime. Faire de la France un Etat conforme aux désirs et à l'évolution des grands groupes industriels et commerciaux multi-nationaux. Cela quitte à mépriser des petites et moyennes entreprises vassalisées par les entreprises cotées au Cac 40, et bien sûr en opposition  à l'intérêt du monde du travail.

Macron a été élevé au biberon d'une économie hautement financiarisée dans laquelle la spéculation représente la première source de profits. On aurait pu espérer un moment qu'il défendrait l'industrie française et les emplois qui vont avec. Il n'en est rien, Macron ne se révèle pas saint-simonien, il fait partie d'un monde finalement plus archaïque et plus simpliste qui pense que c'est en assistant les grandes entreprises, en les exonérant de prélèvements obligatoires, qu'on parviendra à produire de l'argent qui ensuite "ruissellerait" sur les plus pauvres des ménages ou des entreprises.

Macron n'est pas de la veine des grands industriels ou des capitaines d'industrie, il  reste l'employé de luxe de la banque Rothshild. Jusqu'à présent il s'est montré plus proche de la partie du patronat la plus dure.
En aucun moment, jusqu'ici en tout cas, il n'a tenté de rétablir un certain équilibre ni de lutter contre des inégalités qui ne cessent de croître en France et qui sont non seulement des sources de violence potentielle mais aussi de crises systémiques comme celles de 2008.

Au contraire, en supprimant des postes d'agents publics ou de fonctionnaires comme avait voulu le faire un François Fillon d'une façon encore plus caricaturale, il s'attaque aux services publics qui échappent encore à la marchandisation. Il se prononce pour une intégration européenne sous l'angle d'une libéralisation accrue du marché faisant ainsi le jeu de l'ordolibéralisme d'Outre-Rhin dans une zone euro contrainte par les critères inutiles et néfastes de Maastricht.

Par ailleurs, en même temps qu'ils flexibilisent le marché du travail, lui et son gouvernement exagèrent une prétendue fraude sociale en laissant filer une évasion fiscale qui coûte jusqu'à 80 milliards à la collectivité nationale. Il met à mal, par manque de moyens, et par choix politique, une Université démocratique qui jusqu'ici par principe était ouverte à tous.
En somme, rien n'est fait pour établir les conditions d'une résistance sociale à une mondialisation qui à bien des égards s'avère malheureuse.

Pour faire simple, Emmanuel Macron alimente une lutte des classes que tous ceux qu'il défend sont en train de gagner.
En tant que chef de l'Etat il pourra toujours prétendre qu'il ne choisit pas son camp. Mais c'est bien son camp qui l'a choisi.

JMG

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