jeudi 1 mars 2018

Feu le PS ?

Et je n'ai pas dit feu sur le PS, on ne tire pas sur l'ambulance et encore moins, comme ici, sur les corbillards : cela ne servirait à rien. D'autant plus que le PS si on n'y réfléchit bien, en tant que tel, n'y est pour rien.

Feu le PS cela signifie, littéralement, étymologiquement, qu'il fut. En témoigne à Lons-le-Saunier, bien en vue avenue Thurel, l'immeuble dont ce fut le siège durant ses dernières années de gloire, gloire nationale surtout, et un peu aussi de gloire locale puisqu'il le parti "socialiste" lédonien fut à l'origine d'un président de conseil général de "gauche" durant quelques petites années.

Cet immeuble de trois étages s'est récemment départi de ce qui lui tenait lieu d'oriflamme, un grand panneau sur lequel était inscrit "parti socialiste", écrit en rouge bien sûr pour rappeler qu'il fut un peu quand même le parti de Jaurès.
M-H Duvernet, ancien premier secrétaire fédéral du Jura, le dernier, a donc rendu les clés en déclarant, même si cela prête à rire, que le parti socialise n'était pas un parti pour le XXIéme siècle (sic) ; il est parti sans doute écœuré, et on le serait à moins, par ses résultats aux dernières municipales durant lesquelles il ne fit d’ailleurs aucun cadeau au parti qui l'avait investi, écœuré aussi plus récemment par ses résultats aux dernières législatives qu'il pensait gagner sans doute, malgré l'évidence. Il est donc parti ailleurs, à Dole précisément, qui on en conviendra n'est pas le meilleur endroit d'où partir pour conquérir la mairie de Lons-le-Saunier.

Pour revenir au parti socialiste il est mort de traîtrise, de suicide, d'inanité idéologique, d'opportunisme politique. Le PS a collectionné les erreurs croyant en 2012 qu'il avait décroché la timbale avec l'élection de Hollande. Cette victoire électorale se sera révélée être un anesthésiant de la pensée et des convictions politiques.

Ainsi dans le Jura a-t-on vu E.Lacroix, ancien premier secrétaire fédéral, après avoir flirté avec un club giscardien antédiluvien, rejoindre "En marche" pour aider Danièle Brulebois à devenir députée du Jura. Cette dernière avait emporté l'investiture du parti de Macron aux dépens de son ancien collègue du Conseil Général Christophe Perny lui aussi aspiré par les promesses électoralistes du parti présidentiel.

Bien sûr il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'envie, mais la politique ne doit-elle pas rester une affaire sérieuse ?! Comment peut-on ainsi  s'accommoder de tels revirements ? Ce n'est pas être naïf que d'exiger en politique un peu de morale et beaucoup de cohérence.
Je passe sur certains militants de la section PS de Dole qui avait contesté leur exclusion du parti pour avoir soutenu Macron contre le candidat Hamon, on croit rêver !

Car on voit ce qu'il advient aujourd'hui de la politique de Macron, qui se veut "moderne" avec plus de trente ans de retard, une politique ultra-droitière qui s'inspire à bien des égards de Margaret Thatcher. Macron est le chantre et le serviteur  d'un ultra-libéralisme qui revient à détruire le droit du travail, à s'attaquer aux services publics, à l'hôpital, à la SNCF, à l'audiovisuel public, à l'école, à l'Université...à toutes les structures de solidarité qui font la richesse et la cohésion d'une société.

Voilà pourquoi le PS est mort. Faible d'une doctrine construite dans les congrès mais aussitôt refoulée par des ambitions personnelles misérables...
Le parti socialiste aura pourtant été un grand parti démocratique qui  a su une époque produire une pensée politique dans un cadre démocratique ouvert.

Mais contrairement à ce que disait Valls, qui fut lui aussi un brillant représentant du retournement de veste, la gauche, la vraie elle, n'est pas morte.
Il reviendra à cette gauche de se rassembler, à la base comme au sommet.
Rien n'est gagné, mais rien n'est perdu non plus, d'autant plus que la politique s'accorde par nature à la nécessité.
Le pire n'est jamais sûr.

JMG

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