samedi 1 juin 2019

Petit retour désespérant sur les européennes

Revenons sur ces élections : il faut essayer de comprendre. J'étais assesseur ( désigné par LFI) dans un bureau de vote à Lons-le-Saunier, au "Boeuf sur le toit" précisément pour ceux qui connaissent. J'ai été tout de suite étonné de l'affluence, alors qu'était attendue, comme d'habitude pour des élections européennes, une abstention record. J'ai cru même un moment, pour m'expliquer cette affluence, que le bureau avait été fusionné avec un autre. La suite montra que ce bureau n'était pas unique, que finalement la participation partout en France dépasserait celle enregistrée lors des dernières élections législatives de 2017.

Ces élections auront donc vu la vraie-fausse victoire de Macron-LePen, la déception de Manon Aubry, la défaite de Wauquier au travers celle de Bellamy le champion tant attendu des "Républicains", et la petite mais non moins surprenante percée de Jadot l'écologiste.
D'une certaine manière l'élection de Macron en 2017 continue de redistribuer les cartes. Mais en apparence seulement.

Car au fond, lorsqu'on y réfléchit, rien ne change à part que la droite a pris un autre visage, une autre incarnation en la personne de Macron. Oui, la droite (excusez le terme mais j'y tiens) est la grande victorieuse. Ses électeurs se sont déplacés et au lieu de voter Bellamy ont opté pour Loiseau, voire pour Le Pen, sachant pertinemment où se place son intérêt. 

Macron a bel et bien attiré à lui les électeurs de ce qui s'appelait encore l'UMP, ou ceux de Fillon, ceux de la droite classique en quelque sorte pour laisser Bellamy le catho sur le bas-côté.

Quant au Rassemblement National, il aura encore profité du vote protestataire. Macron habilement aura pris soin d'en faire son allié objectif en le désignant comme sa seule opposition crédible et en dramatisant l'enjeu : moi le "progressiste" (tu parles !)  contre le chaos extrémiste.

Les écolos eux s'en sortent bien, ils occupent désormais un centre (droit ou gauche ?) qui se sera considérablement élargi, et au diable l'UDI qui passe, comme les formations traditionnelles,  pour un (tout petit) parti désormais ringardisé ! Pourquoi centriste les écolos ? Parce que ce fut, outre celui favorisé par l'actualité brûlante des mobilisations sur le climat, le vote de ceux qui ne savent pas tout à fait ce qu'ils veulent, le vote à bon compte qui rachète une bonne conscience écologique. Sans compter que le duel Macron-Le Pen  aura constitué l’épouvantail des "modérés".

A gauche, la France Insoumise, le Parti Communiste et l'extrême-gauche, dont les programmes étaient proches, se révèlent en difficulté, c'est pas peu dire. Ils sont de ceux pourtant qui ont travaillé sur le fond, c'est-à-dire en dénonçant une société française de plus en plus inégalitaire et violente, laquelle favorise la crise écologique.

Le fond, une fois de plus, n'a pas été rendu visible, il n'est pas remonté.

JMG


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