Emmanuel Macron et ses soutiens, oligarques, mais aussi ses parlementaires « playmobil », ou membres de la droite élargie qui ne voit que ses propres intérêts, tel Eric Woerth ancien ministre du budget ayant trouvé là une ultime occasion d’exister politiquement, tous ces gens collaborent à saper les institutions sur lesquelles sont bâties les solidarités nationales susceptibles pourtant d’assurer une cohésion sociale nécessaire à la démocratie. Y sont-ils d’ailleurs attachés à cette démocratie alors qu’ils pourfendent ainsi l’Etat Social ?
C’est donc autour de ce risque a-démocratique que le travail
souterrain se poursuit dans le plus grand mépris de l’intérêt général et contre
une classe, celle des salariés, qui ne sait plus comment riposter, soit par
découragement, soit aveuglée et trompée par une propagande gouvernementale, diviseuse
et sournoise, alimentée par le caractère soit disant incontournable d’une « dette »
sacro-sainte.
Se préparent actuellement, en cet été porteur de toutes les
angoisses, dans la moiteur des cabinets ministériels, plus singulièrement à
Bercy, les projets de loi de finance de la sécurité sociale comme celui de
l’Etat.
Et comme toujours les conséquences sont concrètes même si, pour
faciliter leur acceptation par la population, ces mesures peuvent être
distillées à doses homéopathiques, mais, et c’est là que le bât blesse, depuis
plusieurs années maintenant. On pourra toujours considérer que 50 cts d’euro de
reste à charge pour un médicament est une somme modique et doubler cette somme
ne portera pas à conséquences. Mais avec les années et les réformes successives
il n’en reste pas moins que le taux de couverture de la sécu n’est plus aujourd’hui
que de 50% en moyenne.
L’année 2024 verrait la franchise médicale ainsi que la participation forfaitaire doubler sous le
prétexte qu’il faut « sauver » la sécurité sociale insinuant par la
même occasion l’irresponsabilité de l’ensemble des assurés sociaux. Cette
franchise concernerait aussi le paramédical. Ce genre de mesures sera sensible
pour les plus modestes lesquels de plus en plus renoncent aux soins (près de
27% des assurés sociaux.)
Elles s’ajoutent aux déremboursements des frais de transports
médicaux qui passent de 65 à 55% après ceux encore plus significatifs des soins
dentaires qui passeront à partir du premier octobre de 70 à 60% (décision qui
date de juin dernier et qui est passé sous forte chaleur comme une lettre à la
poste). Les premières victimes sont ceux des assurés sociaux qui ne pourront se
payer une bonne mutuelle. Les complémentaires-santé devront compenser par une
prise en charge globale de 500 millions d’euros annuellement. Elles devront en
conséquence augmenter leurs cotisations. C’est encore une pierre supplémentaire
apportée à la privatisation rampante de la « sécu » amplifiant les inégalités
devant la santé.
Les mesures proposées pour l’année prochaine permettraient au
gouvernement d’économiser 1,3 milliards d’économies. Mais le gouvernement
Macron entend également poursuivre sa politique de lutte contre la fraude
sociale (27% de l’objectif global aux dires du gouvernement). Les
arrêts-maladies seront pour leur part l’objet de contrôles renforcés comme pour
culpabiliser plus encore les praticiens et les patients.
Or, on sait bien que la question du financement de la sécu et
de son déficit supposé proviennent d’abord d’un problème de recettes qui
d’année en année s’amenuisent sous les coups de butoir d’une politique de
l’offre, foncièrement néo-libérale, décomplexée.
En dix ans, entre 2012 et 2022, le montant des exonérations
de cotisations sociales, de moins en moins ciblées, a été multiplié par 2,8 grossissant
ainsi les aides publiques aux entreprises les plus grandes, sans contrepartie. Cela
concourt à l’affaiblissement de la sécurité sociale et se traduit par des
déremboursements touchant de façon inégalitaire les couches les plus démunies
de la population.
Et le budget de l’Etat…
Côté budget de l’Etat au sens strict le ministre Bruno
Lemaire entend faire des économies à
hauteur de 15 milliards d’euros. Rappelons
que ces économies se justifient, aux dires du gouvernement, pour courir après
une dette qui se monte désormais à 3000 milliards d’euros. Cela prêterait à
rire si ces coupes budgétaires n’étaient sans conséquences sur le plan social
et se traduisait par une baisse de 6% des budgets consacrés aux services
publics dont ceux touchant les hôpitaux dont on sait qu’ils sont aujourd’hui à
la limite d’une rupture mortifère.
Les aides à l’apprentissage seraient également touchées tout
comme est annoncée la fin des boucliers tarifaires laissant présager une
envolée des factures d’électricité et de gaz.
Les aides au logement seront aussi impactées à la baisse par
le biais notamment d’une refonte du Prêt à Taux Zéro (PTZ).
Quant aux collectivités locales, elles sont aimablement
appelées à un effort de « modération de la défense publique ».
Certains élus locaux ne cachent pas leur inquiétude quant à une possible baisse
de la Dotation Globale de fonctionnement qui de toute façon aura peine à suivre
l’inflation.
Les dépenses sont contenues à l’excès pour faire plaisir à
Bruxelles mais aussi à la « finance » dont E.Macron reste le grand
ami. Tant et si bien d’ailleurs que les vaches sacrés de la politique fiscale
de notre président ne sont nullement remises en cause. Ainsi le gouvernement ne
veut-il pas entendre parler du
relèvement du taux de prélèvement forfaitaire unique (la fameuse « flat
tax » importé du monde anglo-saxon) que le Modem lui-même, pourtant dans
le camp gouvernemental, avait proposé.
Oui, les vaches sont bien gardées au service des plus riches
dans un pays où nos 43 milliardaires ont vu leurs revenus augmenter de plus de
20 % en une année seulement (depuis2022).
Nous n’arriverons à sortir de l’impasse que dans l’unité
retrouvée d’une gauche qui se rassemble autour d’un projet à la fois réaliste
et ambitieux. La balle est dans le camp d’une gauche qui n’aura pas renoncé à
sa mission.
JMG
article paru dans le numéro 307 de Démocratie et Socialisme
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