dimanche 13 janvier 2013

Accord Medef-CFDT : lettre au Conseil Fédéral PS du Jura

Harlem Désir ne devrait pas se réjouir d'un accord qui sert , malgré les apparences et la propagande médiatique, davantage les intérêts du Medef que ceux des organisations syndicales de salariés. L'accord qui vient d'être conclu entre le Medef, et la CFDT principalement n'aura pour effet, alors qu'il est présenté comme un accord gagnant/gagnant, que de renforcer la précarité dans le monde du travail.
Et cela contre des « avancées » qui sont largement sur-évaluées et pour tout dire trompeuses
comme notamment :
 -la meilleure représention des salariés qui ne touchera que les grandes entreprises. Le pouvoir des salariés au sein des conseils d'administration ne seront pas significativement renforcées,
-la taxation des contrats courts : le Medef s'en sort bien puisque cette taxation est assortie d'une exonération des charges patronales pour certains contrats en CDI. ( En définive les entreprises sont bénéficiaires de 45 millions d' euros.)
- les mutuelles, elles, seront généralisées à l'ensemble des salariés, ce qui est une bonne chose en soi. Mais les salariés y participerons pour moitié et surtout ce sont les assurances de santé privées qui financièrement en profiteront. ( plus de quatre milliards d'euros en 2013) Il aurait mieux valu renforcer la sécurité sociale en revenant sur tous les reculs qu'on lui a imposé ces dernières années.
-il en est d'autres tout aussi trompeuses, comme par exemple la portabilité des droits à la formation ( 20 heures seulement par an dans la limite de 120 heures)

En contrepartie de ces prétendus ou maigres avantages pour les salariés, les entreprises auront le droit de licencier avec beaucoup plus de facilité, conséquence d'une déjudiciarisation des licenciements qui seront de fait encouragés en cas de difficultés «  économiques ». Il n'y aura plus de plan social avec des obligations pour les entreprises à la hauteur de ce qui existe aujourd'hui, et ce n'était déjà pas bien brillant.
Il est d'autres mesures qui vont toutes dans le même sens d'une attaque contre le code du travail. Bref un accord négatif pour l'ensemble du monde du travail et qui n'a été signé que par une minorité.
Ni la CGT, ni FO en effet n'ont signé cet accord qui ne fait qu'aggraver une flexibilité du travail déjà très grande dans notre pays. Et il n'y a aucune raison que cet accord ait un quelconque effet sur la croissance.

Mais le Medef est satisfait, et pour s'en convaincre on ne peut que le citer :
« ...les partenaires sociaux ont placé la France en haut des standards européens en matière de marché du travail et de relations sociales. L’accord auquel ils sont parvenus est en effet tout sauf un accord a minima». C'est clair.
On est loin de l'accord historique. J'ose espérer que les députés socialistes ne voteront pas ce texte.



Jean-Marc Gardère 
Conseiller fédéral- membre du bureau ( motion "maintenant la gauche")
 

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