samedi 12 mars 2016

raisons de la colère

350 000 selon Sarko, 500 000 selon Fillon, la droite ne sait plus où donner de la tête. Non, ce ne sont pas les chiffres des manifestations du 9 mars, ou de celles à venir des 17 et 31, mais bien le nombre de postes de fonctionnaires que ces messieurs voudraient supprimer, comme si ces destructions de postes allait faire revenir la sainte croissance et donc combattre le chômage.

On aura relever le paradoxe, l'absurdité plutôt, qui fait que la suppression d'emplois publics, à laquelle on pourrait ajouter les milliers supprimés dans le privé pour "accroître la compétitivité des entreprises", participerait à...la création d'emplois tout court.

Le néo-libéralisme réussit à insinuer dans nos cerveaux de ces énormités : plus vous supprimez d'emplois, plus vous en créez.
Et le plus beau, parce ce que c'est gros sans doute, c'est que l'imposture fonctionne. Certains de nos économistes, ceux qui ont pignon sur rue, invités, écoutés, courtisés par les radios et télévisions, titulaires parfois même de prix Nobel, ont fini par instiller à l'esprit de nos "responsables" ces idées dont on dira plus tard, si la catastrophe ne survient pas d'ici là, qu'elles étaient saugrenues.
Ainsi voguent, sur l'océan des idées reçues, la croyance que les emplois publics ne créerait aucune richesse, et qu'au contraire ils empêcherait l'économie de se "libérer".
Et le CICE, combien d'emplois créés ? Aucun ! Plus de quarante milliards que nous payons, nous, les contribuables, au profit des multinationales sans que les PME d'ailleurs en profitent vraiment ! Personne ne se pose la question ?

Ces théories de pacotille, qui, loin de décrire et d'expliquer la réalité, ne font que la nier, sont d'autant plus pernicieuses et dangereuses qu'elles sont servies, comme c'est le cas aujourd'hui avec le gouvernement Hollande, par des néo-conservateurs qui, en l'occurrence, se cachent derrière le terme trompeur et mensonger de "socio-libéraux".

L'avant projet de loi El Khomry, qui remet en cause radicalement notre Droit du travail,  en constitue une preuve flagrante, douloureuse, pour la gauche toute entière, mais aussi pour l'avenir économique et social de notre pays.
Voilà pourquoi la droite surrenchérit, voilà pourquoi elle se frotte les mains, et qu'elle s'essuie les pieds sur le paillasson de la régression sociale. Jusqu'où iront-ils ? Jusqu'où iront ces sarko-hollandistes qui vont jusqu'à nier, comme le ministre Le Guen, la réalité même des manifestations du 9 mars lesquelles sont peut-être le prélude d'un mouvement social puissant et durable. Peut-on espérer que ce mouvement remettra enfin les pendules à l'heure, et que reviendront en odeur de sainteté des raisonnements en matière de politique économique qui tiennent enfin la route, et qui ne nous enlisent pas dans des crises sans fin ?

Le gouvernement Valls, tout comme une partie du PS qui le soutient encore aveuglément,  ont une responsabilité historique, calamiteuse. Le pouvoir exécutif est en train d'élargir l'avenue d'une droite encore plus dure, laquelle ose aujourd'hui prédire et programmer, entre autres inanités, la fin du statut de la fonction publique. Sarkozy, -mais pourquoi se gêner ?-, va jusqu'à proposer d'inscrire dans la constitution l'obligation qui serait faite aux collectivités territoriales de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux ! Pauvre Constitution, qui risque bientôt d'être reléguée au rang de simple circulaire préfectorale.

La casse du droit du travail, au travers la loi Khomry, ne peut pas passer, elle ne le doit pas. Car elle n'enterre pas seulement la gauche, elle supprime aussi tout espoir d'activité économique équitable. Elle ouvre la voie aux droites extrêmes et signe la fin de notre modèle social, celui-là même qui nous a aidé à résister, plus que les autres pays, aux crises financières majeures que le monde a déjà connues, notamment en 2007 et 2008, et qu'il rencontrera encore.

L'heure n'est pas au pessimisme, elle est à la légitime défense. Elle est à la résistance.

JMG

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