lundi 4 juillet 2016

De l'art des lois inutiles

On aura été bien servis ces temps-ci de lois inutiles, et tout aussi nuisibles. Réforme territoriale, lois Macron, loi El Khomry, autant de textes qui n'auront fait l'objet d'aucun travail démocratique, et qui auront agi contre cet idéal même, à coups de 49-3 ou de votes bloqués, moyens bien commodes de la Constitution qui permettent à de grands (?) politiciens mais de piètres (!) politiques d'aller chasser dans les terrains vagues et scabreux de l'autocratie.

D'autant que ces textes, qui n'ont donc de législatifs que le nom, l'Assemblée Nationale étant rangée au rang des accessoires malheureux du débat national, n'étaient en rien inscrits dans les soixante propositions, rétrospectivement risibles, du candidat Hollande. Cela a déjà été dit, maintes fois, et ici même, mais il convient de répéter les choses contre lesquelles, pour diverses raisons, on ne peut rien...apparemment. Il nous reste une petite liberté d'expression, profitons-en, défendons la coûte que coûte, tant qu'on peut et qu'il n'est pas trop tard. Au moins on ne pourra pas nous reprocher d'avoir fermé notre gueule.

Lois inutiles que les Français auront bientôt oubliées, ou digérées, mais qui n'en seront pas moins nocives dans leur vie quotidienne. Cette nocivité, ni vue ni connue, rendue invisible par l'instantanéité et la superficialité médiatiques, aura bien vite été mise au crédit de ce qu'on nomme "la crise".
La loi Notr(e) est la dernière, mais pas l'ultime, d'une longue série commencée il y a plus de quarante ans et qui veut nous faire croire que les réformes territoriales, dites aussi lois de décentralisation, étaient d'une nécessité vitale pour alléger l'hypothétique et repoussant mille-feuilles territorial, comme si ce dernier eût été la cause de tous nos ennuis.
La loi Notr(e) en réalité en aura rajouté une couche dans l'illisibilité citoyenne. Celle-ci est renforcée par le changement permanent et continue des règles, ce qui ne fait que déstabiliser le système.  Ce seront les métropoles, au détriment des territoires ruraux, qui en auront été les grands gagnants, dans le but de satisfaire une Europe des régions qui éloigne les citoyens des lieux de décision. C'est la mort annoncée de la "commune" qui constitue, encore mais jusqu'à quand, la base démocratique dans le découpage administratif français

Les lois Macron quant à elles peuvent être perçues comme la préfiguration de la Loi travail qui poursuit le dérèglement comme le déséquilibre des rapports de subordination du salarié à son employeur. Cette loi inutile et pernicieuse, et cela serait encore plus particulièrement rageant, serait même née de la surrenchère entre Macron et Valls ce dernier ayant la volonté de faire encore "mieux", et plus "moderne" que son collègue Macron. Quel gâchis !

Mais au fond que sont ces lois inutiles, sinon les avatars d'un pouvoir qui a été délégué, par nos grands (?)  hommes d'Etat, à l'Union européenne devenue l'unique horizon politique.
Quelle est la nature profonde de ces textes nationaux sinon l'accompagnement des politiques européennes allié à la démission condamnables  de ceux que nous avons élus ?
Quelle est la destination de ces textes sinon celle de cacher la misère démocratique dans laquelle nous baignons aujourd'hui ?

JMG

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