samedi 18 mars 2017

Permis de prendre parti ?

Permis de douter c'est sûr, malgré que le doute par nature est un obstacle à l'efficacité de l'action.
Mais d'action il n'y a guère aujourd'hui, en tout cas de bien viable, nous sommes en effet à gauche dans une situation de paralysie inédite. On l'aura remarqué au passage, malgré l'air du temps, et pour cause, je fais encore la différence entre la gauche et la droite. Ne serait-ce que parce que le confusionnisme idéologique nuit à la démocratie.

Mettons-nous à la place des citoyens normaux...que nous sommes. Dans nos malchances, il y avait une chance pour la gauche : les ennuis judiciaire ou moraux de Fillon alliés à une triangulaire au sommet incarnée par Le Pen, Macron, Fillon. Cette situation pour le moins originale aurait pu nous faire sortir de l'impasse politique dans laquelle nous sommes engagés aujourd'hui.

 Ces trois-là, Le Pen, Macron, Fillon, "en tête des sondages", demeurent donc en concurrence et dispersent leurs voix au profit éventuel d'une gauche arithmétiquement capable de passer le cap du premier tour avec même une chance d'arriver en tête du deuxième, comme arrivée au paradis. Hélas il s'agit d'une gauche déjà défaite, dans le cadre contraint d'une cinquième république moribonde, gauche schizophrène écartelée entre  Hamon d'un côté et Mélenchon de l'autre.

Ils sont tous deux à peu près à égalité même si Hamon est légèrement en tête, mais pas suffisamment pour lui donner une légitimité capable de faire plier une "France Insoumise", d'autant plus que cette légitimité peut être invoquée de ce côté-ci en faisant valoir un programme cohérent, incisif, complet car enrichi par des semaines de réflexion politique collective, et surtout indemne d'une participation gouvernementale encore brûlante.

Quoi qu'il en soit, chacun des deux camps se bouchent les yeux et les oreilles forts de leurs engagements ou de leurs enragés respectifs. Nous sommes donc bientôt à un point où il faudra choisir tout en sachant que ce choix, quel qu'il soit, sera celui de la défaite annoncée. En fait, au point où nous en sommes, il nous faudra choisir entre faire battre la gauche ou faire battre la gauche. Joli programme !
Il est à craindre de surcroît que chacun des deux candidats perdront en crédibilité au profit d'un vote prétendument "utile". Nous voilà bien !

Et pendant ce temps, Valls, comme Iznogoud l'aurait fait pour nous divertir, crachant sur les primaires qu'il avait pourtant promis de respecter croix de bois croix de fer, ne perdant rien de ses capacités de nuisance, traître et déloyal jusqu'au bout des ongles, débordé par ses propres ambitions et nourri du carriérisme et de l'opportunisme de ces amis pour qui la politique n'a plus grand chose à voir avec l'intérêt général, jouant le coup d'après en lorgnant déjà sur la présidentielle de 2022 comme si c'était là l'essentiel, Valls prépare et construit son maintien en se ralliant, même du bout des lèvres, à un Macron gêné comme on peut l'être de l'appui d'un ami embarrassant,  Macron qui n'en demandait pas tant.

On s'étonnera après de la montée irrésistible et massive de l'abstention ! N'est-elle pas le produit de  cette situation ubuesque dont  nous sommes victimes, mais aussi responsables pour n'avoir pas assez dénoncer la division et surtout pas assez préparé une unité qui aurait demandé, bien en amont, un travail de fond.
Mais travail rendu difficile voire impossible du fait des reniements et trahisons des gouvernements Hollande, casseroles ou cocottes-minutes que nous traînerons longtemps.
Il ne nous resterait que quelques petites semaines pour imposer la sagesse d'une unité cruciale.

On y croit ?

JMG




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