samedi 11 novembre 2017

Entourloupe autour des salaires

Richard Ferrand, tout juste sorti (peut-être) de ses ennuis judiciaires, annoncait tranquillement que vint-trois millions de salariés verraient leur paye augmenter. Et bien sûr il se félicitait que les promesses du candidat Macron puisse être ainsi tenues.

Sept milliards d’euros de pouvoir d’achat en plus pour le monde du travail, nous dit-on, tout ça par le biais de la baisse des cotisations sociales. Le mensonge en réalité est insupportable comme sont insupportables ces trente années passées à la révision et à la remise en cause de ce que nous osons encore appeler notre modèle social.

Il faut en effet être bien conscient que derrière la baisse des cotisations sociales, derrière cette prétendue hausse du pouvoir d’achat, se cache une baisse du salaire brut dont les conséquences se font d’ores et déjà sentir. 

Et ce en parallèle de cadeaux décisifs faites aux plus riches de ce pays au travers une fiscalité non progressive et donc foncièrement injuste. Ajoutons à cela, la Macronie n'est pas à une escroquerie politique près, une hausse (+1,7%) de la contribution sociale généralisée dont seront redevables à partir du 1er janvier 2018 la grande majorité des retraités. Cette contribution, inédite pour les retraités, servira à "compenser » le manque à gagner consécutif à la baisse des cotisations des actifs.
C'est le triomphe des "vases communicants" alliés au "diviser pour régner", les retraités étant, comme on ose le prétendre, beaucoup plus riches que les actifs.

Dans ce contexte, peu favorable aux plus démunis tout comme aux classes moyennes, la baisse des cotisations sociales pourrait apparaître en effet, hormis donc les retraités, comme un cadeau fait au classes populaires.
Le mensonge est tellement énorme !

Mensonge car n'oublions pas que les cotisations sociales rendent possibles les prestations sociales, il s’agit en réalité de la part socialisée du salaire. Sans cotisation sociale, aucune couverture possible de la maladie, du chômage, des accidents du travail ou des maladies professionnelles, plus aucune prestation familiale, plus de moyens de se mettre à l’abri des aléas de l’existence.

Le projet de Macron est clair aujourd'hui : remplacer une société économiquement et socialement solidaire en une société d'assistanat qui ne fasse pas obstacle au triomphe de la finance.
On veut faire la peau aux cotisations sociales car elles sont perdues pour le capital financier, et échappent à la spéculation boursière ou financière.

C’est pourquoi il faut démasquer la tromperie en répétant à l’envi que les cotisations sociales sont une part importante du salaire.
Baisser les cotisations sociales c’est plus ni moins que baisser les salaires.
Halte aux entourloupes dont usent les "cyniques" ou les "extrêmes" !

                                                          JMG

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