mardi 22 mai 2018

Parcoursup : et l'avenir dans tout ça ?

Il est étonnant que la loi O.R.E du 8 mars 2018 sur les universités ne soit davantage interrogée par les lycéens alors qu'elle les concerne autant, sinon davantage, que les étudiants.
La loi "relative à l'orientation et à la réussite des étudiants" n'est pas seulement une énième loi de l'éducation nationale, c'est une loi qui vise à s'attaquer de front à l'enseignement secondaire et supérieur tout en utilisant cyniquement l'expression "réussite des étudiants".

Cette novlangue, à laquelle les Macronistes nous habituent, signifie en réalité que la sélection désormais se fait bien en amont de l'entrée à l'université, dès le lycée, le bac n'étant plus, en principe, ce passeport national qui autorise à se lancer dans des études supérieures. Cela constitue en effet une contre-révolution dont nombre de parents d'élève, ou de lycéens eux-mêmes, commencent à peine à prendre conscience.
Car de réussite il n'est nullement question, c'est de barrage qu'il s'agit. Les lycéens actuellement en seconde, première ou terminale sont aux avants-postes de cette réforme qui marque un net recul de la démocratisation des études supérieures.

Rappelons d'abord que c'est le manque des moyens qui depuis des années tue l'université à la française. La CGT rappelait que sur les dix dernières années le nombre d'étudiants avait augmenté de 20% alors que le budget des universités n'avait augmenté que de 10%.
Cette réforme "Parcoursup", qui a pris pour prétexte d'éviter un tirage au sort inique mais anecdotique,  n'est qu'une tentative du gouvernement de cacher la misère, misère organisée qui touche en priorité les couches de la population les plus défavorisées.
La loi va aggraver le phénomène en complexifiant les parcours. Il s'agit donc tout autant d'une réforme d'ordre idéologique et politique. L'enseignement supérieur est une richesse qui devrait profiter au plus grand nombre. Remettre en cause la démocratisation de l'université c'est ajouter les inégalités aux inégalités.

Les pouvoirs qui se sont succédé depuis quelques années ont renoncé, de fait, au choix d'une université démocratique susceptible d'accueillir le plus grand nombre. Aujourd'hui c'est délibérément que le gouvernement entend s'attaquer à l'émancipation sociale dont l’université à la française continuait vaille que vaille à être le vecteur.

Macron n'a pas besoin d'esprit critique, il le pourfend au contraire pour privilégier l'adaptation à une société concurrentielle où la loi du plus fort prime sur l'esprit de solidarité sociale.

Ce n'est pas ainsi que l'on prépare l'avenir d'un peuple. La riposte est plus que jamais nécessaire pour ne pas laisser, à court ou moyen terme, l'Enseignement à la merci des marchands.

JMG





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