vendredi 15 juin 2018

Mort aux pauvres

Emmanuel Macron dit combattre la  pauvreté,  mais il combat les pauvres eux-mêmes.
Il le fait de façon délibérée, réfléchie, sans état d'âme, fidèle à ce qu'il est. En bon communiquant il feint un discours non-officiel dans la pénombre de la préparation d'une réunion officielle, et cela devant des caméras et micros négligemment mais sciemment allumées.
Ainsi a-t-il déclaré le 12 juin dernier, de l'Elysée même, son antre, sa tanière, bien à l'abri de la situation catastrophique qu'il contribue lui-même à créer : "on met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas » révélant ainsi, à qui veut bien l'entendre, et cela aura été fait pour être entendu, que retirer ce "pognon" ne changerait rien à la situation des plus démunis.
De cette façon travaille-t-il l'opinion à la baisse drastique des aides sociales et d'une manière générale à la baisse du niveau de protection sociale dans notre pays. Il prépare les esprits à la déchirure de notre contrat social, en appliquant avec entêtement les réformes néo-libérales imposée par une Union Européenne essentiellement monétariste.

Or, les minimaux sociaux ont permis à la France de faire front avec une certaine efficacité aux crises financières et économiques qui se succèdent depuis des années et qui continuent de frapper la population dans un contexte de mondialisation déréglementée. La protection sociale sert en effet d'amortisseur à des crises dont le monde du travail n'est nullement responsable.

Il est d'ailleurs étonnant que l'on se penche sur ces supposés excès des aides sociales alors qu'en même temps on ne rechigne pas à "aider" ou assister des entreprises parmi les les plus puissantes du CAC 40.


L'argent du CICE notamment, sans compter d'autres formes d'exonération fiscale ou sociale, coûte à la collectivité au moins vingt milliards d'euros par année.

Il est établi que cet argent n'aura pas servi à l'investissement dans les entreprises, ni même à l'emploi. Où sont les un million d'emplois annoncées ou espérées par le Medef ?
Par contre, ces aides auront probablement abondé les dividendes des actionnaires lesquels en 2017 auront touché 57 milliards de plus en six mois. Dans le même temps les minima sociaux représentent 26 milliards d'euros par an.

Deux poids deux mesures, pour "un pognon dingue" en effet !

JMG




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