mardi 15 octobre 2013

Jeu de c...omptes à quelques mois des municipales

Si j’étais aussi injuste qu’elle peut l’être avec les collectivités territoriales je dirais qu’elle nous coûte bien cher la Cour des Comptes. Pourtant et par la bouche de son Président Didier Migaud, elle vient de déplorer que les collectivités souffraient de masses salariales  importantes qui augmenteraient chaque année, et trop bien sûr…

Je ne sais plus si Migaud est socialiste, il a dû l’être si je me souviens bien, il a dû oublier. Mais qu’il le soit ou non, ou peu, ou plus du tout, ça commence à bien faire. Est-ce son rôle de rallier ainsi les pleureuses de droite, et maintenant de gauche plus ou moins, que l’on entend du matin au soir se plaindre de dépenses publiques qui seraient insoutenables ? Ainsi, la tentation de cette démagogie étant trop facile, Migault déplore-t-il que les fonctionnaires seraient trop payés et que les avancements dont ils bénéficierait crèveraient les plafonds budgétaires. Je ne rentrerais pas dans une bataille de chiffres, elle serait vaine. Et ce serait faire le jeu de ceux qui ne savent regarder que par le petit bout de la lorgnette. Retenons seulement que la moitié des agents de la fonction publique territoriale gagne moins de 1600 euros net par mois et que leurs salaires globalement baissent d’année en année depuis 2008.

Mais voilà c’est fait, ce qui devait arriver arrive, la crise financière de l’Etat, enfermé dans le carcan européen tel qu’il se présente aujourd’hui, est exportée vers les collectivités locales. Que la Cour des comptes, dont la mission première est de rendre la justice financière, les accuse de façon aussi injuste est le signal d’un hallali qui ne fait que commencer. L’Etat réduit pour 2014 et 2015 de 1,5 milliards ses dotations aux collectivités, amputations financières qui s’ajoutent à celles déjà programmées. Et donc les zélateurs de la Cour des Comptes ont là une belle occasion d’apporter leur pierre au dénigrement général qui jette la gestion des collectivités à l’opprobre populaire. Puisque qu’on est incapable de combattre les causes réelles de « la crise », c’est avec démagogie qu’on pousse à l’économie des dépenses publiques jusqu’à la caricature. Il faut bien des coupables, et après la sécurité sociale hier, c’est au tour aujourd’hui des collectivités.

Ainsi en appelle-t-on à l’austérité dans les collectivités sans voir qu’elles sont l’un des derniers atouts au soutien d’une activité qui se meurt. L’emploi devrait être la priorité en France. Or que fait-on, alors que les collectivités sont encore pour 75% dans l’investissement public, alors qu’elles sont encore pour des milliers de jeunes l'espoir d’obtenir un emploi à peu près stable ?
Que restera-t-il lorsque les régions, les départements, les communes n’auront plus assez de moyens financiers pour faire fonctionner leurs services publics ou pour donner du travail à ces milliers de petites et moyennes entreprises dont les collectivités sont les clients ? Que fera-t-on lorsque l’urgence sociale ne pourra même plus être financée ?

Il est dommageable qu’en la matière le gouvernement Ayrault continue le travail de sape du gouvernement Sarkozy. 

On avait voté pour ça ?

JMG


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire