samedi 14 juin 2014

Parti socialiste : ne pas laisser la clé aux conservateurs

Le parti socialiste n’est plus ce qu’il était et il faut le retrouver. Non en vertu d’un sentiment d’appartenance dont on serait nostalgique mais parce qu’il est encore nécessaire à la gauche toute entière. On est aujourd’hui dans une impasse dans laquelle ceux que j’appellerais les conservateurs-libéralistes, à l’intérieur même du parti, l’ont placé.

Qui sont ces conservateurs ? Ils tiennent aujourd’hui les commandes du parti, ce sont ceux qui se définissent pourtant comme les modernistes, à coup par exemple d'illusoire réforme territoriale, ou pire de réforme ferroviaire, qui à tout bout du champ nous parlent du 21éme siècle sans nous en dire aucun contenu, aucun projet quelconque. Où nous mènent-ils ? Ce sont aussi ceux qui à tout prix veulent conserver leur place, avant d’en conquérir d’autres, alors qu'il nous faudrait songer à gagner la bataille des idées pour le progrès social.

Ce qui nous importe, à nous militants socialistes, c’est de retrouver les chemins du progrès et de la transformation sociale, dans la justice. Tout est à construire ou à reconstruire. Les élections municipales, puis européennes, nous ont montré s'il en était encore besoin, que le PS comme le gouvernement faisaient fausse route. Qui parmi ces conservateurs-libéralistes l’a entendu ? Mais les élections perdues ne sont rien par rapport à l’enjeu que représente aujourd’hui le combat que nous devons mener pour la défense de l’état social.

Celui-ci aujourd’hui est mis en danger par ceux-là mêmes auxquels nous avons fait confiance. Le gouvernement actuel de Manuel Valls va dans le mur, non seulement il met en péril l’ensemble du parti socialiste et de la gauche tout entière, mais surtout il est en passe de briser l’espoir d’une société plus égale, plus juste, moins violente. La politique dite de l’offre qu’il a choisi de conduire, fondé sur le monétarisme qui tourne le dos aux droits sociaux, sans voir que ceux-ci sont la condition même du développement économique, est une politique suicidaire qui fait entrer notre pays dans la déflation économique et la désespérance sociale.

Pour quelques points positifs, insuffisants, combien de décisions réglementaires ou législatives ont pu depuis l’élection de mai 2012 nous plonger dans un tel marasme avec des reculs que la droite elle-même n’aurait pas osé faire. Il faut d’ores et déjà en faire l’inventaire. Qu’en sera-t-il quand la droite revancharde sera revenue au pouvoir ? Ne sera-t-il pas trop tard, la droite ne prendra-t-elle pas prétexte de ce que ce gouvernement aura fait ou pas fait pour appuyer plus encore sur le bouton de la régression ?

C’est pourquoi il faut aujourd’hui nous ressaisir et appeler à un véritable débat à l’intérieur de notre parti et si besoin changer les directions locales et nationales. Car ce n'est pas à nous de partir pour leur laisser la clé.
Il est nécessaire de débattre à nouveau pour retrouver nos valeurs historiques en vue d’une autre action que celle qui nous est offerte. Il est hors de question de suivre aveuglément un gouvernement ou une direction nationale qui ont abandonné les exigences idéologiques et politiques débattues et votés en Congrès, il est hors de question de mettre sous le boisseau des promesses présidentielles pourtant très modérées.

Il faut tenir un congrès le plus rapidement possible, comme l'ont déjà demandé des membres du courant "maintenant la gauche", c’est notre seule chance pour tenter au moins de nous réapproprier notre parti.

Sur le plan fédéral j’appelle le premier secrétaire à réunir à une date fixée par le bureau fédéral une réunion de l’ensemble des militants du département du Jura pour faire le bilan de ce qui s’est passé depuis deux ans et ouvrir le chemin pour des réformes authentiques fidéles aux idéaux que nous avons toujours jusqu'ici défendus.

Il y a urgence.

Jean-Marc Gardère
membre du bureau fédéral PS Jura
mandataire "maintenant la gauche"

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