jeudi 30 octobre 2014

Qui veut la mort du syndicalisme ?

Parce qu’il lui reste des forces militantes encore nombreuses et motivées, la CGT reste parmi les seuls syndicats en capacité de défendre les salariés en France. C’est aussi grâce à un corpus idéologique issu d’un "sur-moi marxiste" par ailleurs injustement moqué mais qui ici préexiste heureusement. Fondements idéologiques et historiques qui tiennent lieu  de repères à nombre de salariés qui continuent à se battre pour défendre un Etat social d'autant plus en  péril qu'il est mis à mal par un gouvernement qui pourtant avait pour mandat de le conforter.

La CGT ne fait pas un syndicalisme d’accompagnement comme c’est le cas pour une CFDT qui n’a pas de vision à long ou moyen terme sur la façon de défendre le monde du travail. Je veux parler de cette CFDT qui signe aveuglément des accords rétrogrades, comme l’Accord National Interprofessionnel début 2013, lequel inscrit dans la loi a entamé gravement les fondements du droit du travail dans ce pays.

L’attaque contre Thierry Lepaon entre dans ce contexte de guerre idéologique, aux armes inégales compte tenu du rapport des forces médiatiques. A travers son secrétaire général nul doute qu’on veut s’en prendre à un syndicat qui dérange. Ainsi monte-t-on en épingle une affaire qui n’en est pas une. On cite une somme, 130 000 euros, qui paraît énorme mais qui en y réfléchissant deux minutes reflète une crise du logement qui fait rage depuis des années en région parisienne, et qui inexorablement s’aggrave. Je ne sais si Thierry Lepaon a dit un jour qu'il n'aimait pas les riches, mais lui en tout cas n'est pas riche même si on peut regretter, au moins pour le panache, qu'il n'habite plus un HLM.

Mais le mal est fait, d’autant mieux que la CGT n’a pas jugé bon, pour des raisons qui lui appartiennent et qui tient à son mode de fonctionnement, éloignée quoi qu’en dise des enjeux politiciens, de répondre immédiatement et avec suffisamment de force à la violente et pernicieuse attaque à laquelle elle doit faire face.

Et donc dans cette affaire c’est bien le "tous pourris" qui l’emporte et ce au détriment d’un syndicalisme qui ne le mérite pas, et qui surtout est indispensable à la démocratie sociale.

Ne soyons pas dupes, c'est à cette démocratie qu'on en veut.


JMG





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