dimanche 9 novembre 2014

Risettes au centre-droit

Le six novembre Valls à Pau a fait des risettes au premier magistrat de la ville, un François Bayrou aux anges pouvant espérer désormais que son centre à lui pourrait même pousser des coudes à "gauche". Tout cela n’a l’air de rien bien sûr, on dira que c’est de la politique politicienne, que ça n’a pas d’importance, et on aura en partie raison.

Sauf que cela en dit long sur une droitisation de la société politique française qui ne fait que s’accentuer avec en corollaire des choses concrètes pour les citoyens et les salariés de ce pays, comme par exemple, cette remise en cause du code du travail en le désignant comme la cause du chômage alors qu'au contraire il en constitue un des derniers remparts.

On se souvient donc d'un François Bayrou, qui le 18 septembre dernier jetait à la tête des téléspectateurs un code du travail réputé trop lourd comparé au code du travail suisse. Cette démagogie, ce populisme en fait, pas moins dangereux qu'un autre, casse subrepticement les valeurs de la société française. Et en cela la gauche gouvernementale est coupable, et devra en répondre un jour. Vals, se moquant du parti dont il voulait même taire le nom, n'est pas le dernier à tomber dans la régression : remise en cause de l'indépendance de l'inspection du travail par exemple mais aussi gel pendant trois ans ans des seuils sociaux des entreprises (autant dire leur disparition) pourfendant la démocratie sociale qui n'est pourtant pas très poussée en France contrairement  à une Allemagne qu'on cite pourtant par ailleurs en exemple.

On n'hésite plus non plus à s'attaquer au principe du CDI, tout cela au nom d'une compétitivité qu'on aurait perdue et qu'il faudrait à tout prix retrouver au prix de sacrifices consenties uniquement par un seul camp, celui de salariés. On aurait mieux compris que ce fût l'oeuvre de forces conservatrices. Mais c'est que les libéraux sont dans le fruit.

Ainsi, ce flirt de Valls avec le centre-droit, pour anecdotique qu'il paraisse, n'est pas neutre, il présage une recomposition politique dont les victimes sont déjà désignées. 

JMG





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