L'austérité, de droite comme de "gauche", n'est pas nouvelle, elle dure depuis déjà de nombreuses années ponctuée de réformes territoriales souvent irresponsables au regard de l'aménagement du territoire, et qui cachent l'essentiel, à savoir la destruction à terme de pans entiers de services publics locaux. Je donne ici quelques extraits d'un tract de la CGT du Conseil Général du Jura sur la question des routes :
"L’organisation territoriale
de l’entretien et de l’exploitation des routes du département du Jura sous la
responsabilité de la DDE reposait sur 13 subdivisions dans les années 80, puis
11 dans les années 90 et 9 dans les années 2000.
Outre, la maintenance du
réseau routier, ces services publics de proximité délivraient les permis de
construire, les certificats d’urbanisme et portaient assistance aux communes
dans leurs différents projets.
Arrivent la décentralisation et les divers transferts de
compétences et de personnels des DDE vers les collectivités.
En 2005, une nouvelle
réorganisation du service des routes est à l’étude et aboutie à la nouvelle
configuration de celui ci sous l’autorité du Conseil Général, le réduisant à
nouveau.
Au 1er janvier 2007, le
maillage territorial du service des routes du Conseil Général passe à 6 Centres
Techniques Routiers Départementaux. Les 28 Centres
d’Exploitation subsistent encore.
Mais c’est encore
trop !
v
Les 6 CTRD laissent place à 4 agences et 26 Centre d'Exploitation.
Mais dans les décisions de
nos décideurs politiques, il y a un sujet qui leur est difficile à compacter,
celui du volume des routes, surtout quand celui-ci à tendance à progresser tel
qu’avec l’ouverture de la déviation de Lons-le-Saunier.
Réduire nos services et le
nombre d’agents devient un problème face aux 3560 kilomètres de routes
départementales à entretenir.
Réduire les niveaux de
service tel que durant la saison hivernale, c’est déjà en partie fait, mais il
reste une autre solution, « se débarrasser » de quelques kilomètres
de trop.
Etudes, analyses fines et le
verdict tombe : 600 kilomètres de linéaire à brader !
Le 9 décembre dernier, M. le
Président du Conseil Général s’adresse par courrier aux maires des communes
concernées invoquant les contraintes budgétaires qui nécessitent une
optimisation des moyens financiers d’où le besoin de réduire le réseau routier départemental
d’environ 600 kilomètres, a savoir:
v
250 kilomètres de routes qui seraient déclassés du domaine public et
rejoindraient le domaine privé en étant fermés à la circulation,
v
350 kilomètres seraient transférés aux communes en précisant qu’une
discussion sera conduite avec les municipalités concernées »
Nous pouvons penser qu’il
leur est difficile d’aller plus loin dans le principe des « vases
communicants », les communes étant le dernier maillon administratif de
notre République. Mais ce maillon n’en peut plus de se remplir des compétences
des autres sans moyens supplémentaires.
Contraintes budgétaires,
désengagement de l’Etat, contexte économique difficile, certes mais bien voulus
et bien décidés par des choix politiques.
Nous connaissons la traduction de ces mesures, pour
l’Etat ce sont de nouvelles économies de masse salariale avec la poursuite du
gel des salaires, de nouvelles suppressions de postes et de missions publiques.
De leur côté, les collectivités territoriales sont soumises aux mêmes
contraintes. Les associations citoyennes qui sont souvent un lien important
dans notre société se trouvent fortement impactées par ces restrictions. Et là
aussi on s’achemine vers la destruction massive du tissu associatif et la
suppression de milliers d’emplois.
Il est paradoxal que le gouvernement consacre en 3 ans
100 milliards d’euros de crédits publics au « pacte de
responsabilité » pour espérer créer 300 000 emplois, et qu’il accepte
d’autre part la suppression de plusieurs centaines de milliers d’emplois !
L’austérité : un
véritable cadeau empoisonné !!
Le 25 janvier dernier, les citoyens grecs soumis à un
régime drastique d’austérité avec une longue période de récession et plus de 25
% de chômage viennent de relever la tête et de dire NON avec l’élection de
SYRIZA. Il est certain que la Troïka ne laissera pas faire. Le 5 février, la
BCE contre attaquait déjà en fermant
l’un des robinets à liquidités de la Grèce. Le chemin sera long et parsemé
d’embûches, mais il ne faudra pas baisser les bras.
Les entreprises du CAC 40 cumulent près de 50 milliards
d’euros de bénéfices en 2014, de nouvelles révélations d’évasion fiscale avec
l’affaire de la banque HSBC et quelques 180 milliards qui se sont volatilisés
démontrent que l’argent existe et qu’il est possible d’inverser ce système
économique pervers. Nos dirigeants politiques doivent se distinguer sur le
sujet et contraindre les délinquants à régler leur dû.
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