lundi 16 mars 2015

L'extrême-droite se nourrit de l'imposture néo-libérale

On ne le dira jamais assez, la meilleure façon de combattre le Front National, en plus de s'indigner et de combattre ses idées xénophobes, c'est de faire une politique authentiquement de gauche, de respecter l'esprit de mai 2012 qui entendait contenir le pouvoir de la finance, et de tenir compte des décisions de congrès du parti socialiste pourtant bien modérées.  C'est à notre gouvernement que je m'adresse en sachant qu'il s'en contre-fout car, hélas, l'exigence de la transformation sociale aura été rangée par ce dernier, sous prétexte de pragmatisme, au rang des accessoires.

Combattre le Front National signifierait de lutter contre les inégalités qui ces dernières années n'ont cessé de se creuser comme s'est aggravé un chômage encouragé par des politiques d'austérité qui ont fait leur entrée jusque dans le monde des collectivités locales. Onze milliards d'euros en moins sur trois ans c'est peu par rapport à l'ensemble du budget de l'Etat, c'est considérable en conséquences néfastes sur l'investissement public. Sans compter côté culture, autre effet, ces dizaines de festivals appelés à disparaître pour des raisons idéologiques mais aussi économiques.

La meilleure façon d'arrêter l'irrésistible attention de l'extrême droite serait de cesser de conduire cette politique néo-libérale reprise à son compte par le gouvernement Valls-Hollande continuant ainsi une politique que la droite aujourd'hui a quelque difficulté à renier. Et pour cause.
Il semble bien que ce pouvoir fait le pari d'isoler cette droite dite républicaine, pour avoir affaire à la seule extrême-droite et de penser la battre. C'est refaire le coup de 2002 mais cette fois-ci conscient et à l'envers. Le jeu est dangereux.

Hollande attend depuis trois ans une "croissance" qui finira bien par arriver, ne serait-ce que parce qu'on sera tombé bien bas. Certains en voit déjà les prémisses, mais ce retour annoncé de l'activité se fonde essentiellement sur la baisse du prix du pétrole et sur une baisse de l'euro (au moins par rapport au dollar) consécutive au mille milliards d'euro que la BCE a décidé de verser sur la zone comme un gros seau d'eau destiné, on nous prie de le croire, à éteindre l'incendie déflationniste.

Si donc la croissance revient ce ne sera pas le fait des politiques menées au niveau national. En quoi la loi Macron est-elle de nature à redresser la barre ? Est-ce en dérégulant le marché du travail ?
La crise de 2008 aurait été amortie en France par la réalité et la persistance des droits sociaux. Pourquoi alors s'acharne-t-on à les faire peu à peu disparaître ?

Les électeurs traditionnels de la gauche dès lors se demandent si se déplacer dans les bureaux de vote peut en valoir la peine.
Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de la montée du Front National. Il est d'abord dans le découragement abstentionniste d'un peuple qui se sent abusé, victime d'une imposture dont il ne voit pas l'issue.

JMG

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