samedi 21 février 2015

Loi Macron piège à c...

Voilà il a sorti son 49-3, Valls qui ne connaît que le rapport de force, tant pis si l'Assemblée Nationale ne sert à rien, on le savait, faut pas en faire tout un fromage en fifth republic zone.
La loi du sieur Macron ressemble à tout sauf à une loi, car l'Assemblée Nationale est sommée de fermer sa gueule sous peine de dissolution, (je suis particulièrement grossier ce soir, excusez-moi).
Difficile d'appeler loi cette liste interminable d'articles minables qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, qui passe du coq à l'âne sans braire ni glousser, une liste qui ressemble plus à une liste de courses pour super marché ouvert un dimanche terne et brumeux alors qu'une montagne dehors en plein soleil vous tendrait les bras, pas une liste à la Prévert en tout cas tant elle est triste et dénuée de la moindre poésie qui aurait pu malgré tout la sauver.

La forme n'est pas le fond mais ici curieusement la forme atteint le fond jusqu'à le dégrader et le rendre à sa misérable image, celle d'une législature qui s'enfonce, qui se noie dans les promesses non tenues et les régressions inattendues. 

Qui y a t-il de commun entre des articles qui permettront de faciliter les licenciements économiques et la libéralisation du transport voyageurs (au détriment du rail, de l'environnement et des transports publics en général), qui y a -t-il de commun entre un article qui organise la fragilisation de la justice prud’homale et un autre qui permet la privatisation de l'aéroport de Nice ?
Quel rapport entre permettre aux touristes Chinois d'aller faire leur marché le dimanche aux Galeries Lafayette et s'en prendre à tout va aux notaires, avocats, huissiers comme si ces derniers pouvaient coûter moins chers à la société que les multinationales américaines qui ne manqueront pas d'inonder ce nouveau "marché" ?
Et quel rapport avec la remise en compte des institutions représentatives du personnel ?

Cette loi est antidémocratique car sans même l'appui d'un calibre 49-3, elle est dans les faits à prendre ou à laisser, sans grande possibilité pour les citoyens d'être en mesure de séparer le bon grain, s'il en est, de l'ivraie. 

L'hétérogénéité de ce projet affaiblit l'Assemblée Nationale, il révèle une fois encore les limites d'une constitution à bout de souffle.
Où sont les grands textes législatifs qui par leur qualité, leur concision, leur cohérence ont forgé la République ?

Inacceptable ce texte de Macron, autant sur la forme donc, une forme substantielle, que sur le fond comme cette disposition qui défiscalise les actions gratuites et qui ferait perdre à terme aux finances publiques plus de 200 millions d'euros. Pire encore, la remise en cause une fois encore du code du travail mais là dans son essence même en voulant réduire le contrat de travail à un contrat civil de gré à gré. Une loi de fond donc qui sape les fondamentaux du monde du travail tout comme son moral. 

Tout cela confectionné, on ne le rappellera jamais assez, par un président qui fait le contraire ou à peu près de ce qu'il avait promis, et qui choisit un premier ministre qui fut largement minoritaire dans son propre parti, sans compter un ministre de l'économie qui manifestement méconnaît le monde réel.
Là sont les sources de la désespérance, de la désaffection politique, de la montée des extrémismes de droite et autres poujadismes.
Cette loi ne relancera en rien ni la croissance, ni l'activité, elle ne se justifie que comme gage livrée à une Europe qui allie l'austérité et le mépris des principes démocratiques.

Les urnes n'y pourront bien, on le sait, elles pourraient même apporter pire. La solution serait un réveil du mouvement social pour reconstruire la solidarité économique et sociale, et préserver ce qui peut l'être encore.

Gageons que ce mouvement social saura se déchaîner de toutes ces années de mensonges, et de tromperies assumées sans vergogne. Gageons qu'il saura reprendre enfin l'initiative du progrès véritable. 

JMG


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