samedi 19 septembre 2015

ça va vous faire de belles jambes...

...mais ça me tenterait de me mettre en congé du parti socialiste, (j'aime bien ce mot, congé, ça fait vacances). Ce n'est pas encore fait, je revendique le droit à l'hésitation, la politique est une chose sérieuse, il est permis de douter. Sans dramatiser, nous ne sommes heureusement pas en guerre. Si je prenais congé ce serait d'abord par protestation et cela signifierait même que je pourrais revenir, comme on revient de vacances, congé seulement, au cas où, sait-on jamais, ce parti reprendrait majoritairement conscience de lui-même et de son histoire et par dessus tout de ces missions, celles qui étaient programmées tant soit peu en mai 2012. Programme, propositions dont on a pas vu grand'chose et auxquelles d'autres se sont substituées, qu'on  ne voulait pas, comme la réforme du collège par exemple, réforme qui montre à quel niveau le syndicalisme est considéré dans ce pays, qui plus est par un parti ou un gouvernement dits socialistes.

La question de quitter ou pas traverse aujourd'hui tout le parti et particulièrement, comme on le sait, son aile gauche. Finalement, c'est une question aussi légitime que saine. Compte tenu du contexte, il serait même anormal de ne pas se la poser.

Ce parti a fait ces dernières années l'objet d'un véritable coup d'Etat, pris d'assaut par quelques "militants", parmi lesquels beaucoup auront eu un destin national voire ministériel : charité bien ordonnée commence par soi-même. Ainsi les bases idéologiques et politiques naturelles de l'organisation s'en trouve déstabilisées et personne n'y retrouve ses petits, et surtout pas les électeurs, et moins encore ses militants les plus sincères.
Vals aura fait le pire score lors des primaires en 2012, et c'est lui pourtant que Hollande aura choisi comme son directeur de la communication pendant sa campagne présidentielle, c'est lui enfin qu'il aura choisi comme premier ministre. Il est là le "coup d'Etat".

A tel point que nous en sommes aujourd'hui à construire ou tout au moins soutenir des politiques qui sont exactement le contraire de ce pour quoi nous nous sommes battus depuis des années. Car l'idéologie ce n'est jamais abstrait tout à fait, et au contraire influe sur la réalité autant qu'elle en peut être le reflet.

Le légitimisme, disons simplement le suivisme, font le reste du travail de sape et donc participent à la mort maintes fois annoncée  de ce parti. Comment ? En désamorçant le débat, en le rendant tout bonnement impossible. "Tina", (there is not alternative) hérité des années quatre-vingt,  est devenu le lieu commun, je dirais vulgaire, de la pensée. Le mal vient d'assez loin, Mitterand avait ouvert les vannes dès 1983.

Il suffit que l'on dise qu'on n'est pas d'accord avec la politique de l'offre actuellement menée pour passer pour des rêveurs, des archaïques, des dinosaures, des irresponsables.  Les actuelles productions, ou contre-productions de ce pouvoir, les attaques contre le code du travail, la charge idiote pas plus tard qu'hier de Macron contre le statut de la fonction publique, une politique d'austérité qui se cache derrière un pacte dit de responsabilité, tout cela participe à conforter le doute, le découragement, et cette envie donc de laisser tout cela pour aller ailleurs, ou nulle part, laissant à d'autres, par lâcheté ou plutôt par dégoût, à ceux-là mêmes qui sont les véritables responsables de cette situation, le soin de mener et d'enfoncer la barque.

Un espoir peut-être Outre-Manche, où l'on voit un parti travailliste qui se retrouve en la personne de Jeremy Corbin et qui tente à nouveau ce qui n'avait pas été fait depuis longtemps : réconcilier le monde du travail avec un parti de gouvernement.

JMG


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