lundi 7 décembre 2015

Mensonges et confusion

On ne ment pas au peuple, enfin on ne devrait pas. L'Elysée, qui n'en perd pas une, a paraît-il demandé à Cambadélis, le premier secrétaire du PS, d'exhorter les listes PS placées en troisième position de se retirer de la compétition pour permettre à la droite dite républicaine d'avoir quelque chance de battre, à elle seule, le Front National. Ce serait le cas en Alsace (mais on nous dit que le socialiste là-bas refuserait la combine), en Paca, en Nord Picardie...

Voilà une posture bien étrange qui pourrait ne pas être efficace, risquée même. Voter à droite, les électeurs de la gauche l'on déjà fait, au moins une fois, avec le résultat que l'on sait en 2002 à la présidentielle. On a vu un Chirac triomphant, grâce aux voix de la gauche, faire une politique résolument conservatrice et réactionnaire : Raffarin son premier ministre allait faire quelques mois plus tard une contre-réforme des retraites qui devait historiquement porter un coup très dur à la résistance sociale. La droite butée, pour qui on aura voté (on, dit-on, est un con), cette droite donc aura eu raison en 2003 de millions de manifestants battant le pavé durant plusieurs semaines. Et aura du même coup, comme une réplique, donné de mauvaises idées à cette gauche de gouvernement dont a vu encore tout récemment qu'elle se foutait du mouvement social comme de l'an quarante...

On a du mal à le comprendre mais la porosité entre ces droites existe bien, les combinaisons électorales n'en sont que l'écume. Bien sûr il en est une un peu plus "républicaine" que l'autre, mais les deux participent activement au glissement à droite et à l'extrême d'une société déboussolée par la confusion idéologique entretenue par la classe politique et le monde médiatique.

Cette confusion, il faut le savoir, provient en partie d'un pouvoir  qui a ignoré, sans vouloir en mesurer les conséquences, les valeurs et les projets qu'ils étaient censés défendre et porter.

Au lieu des renoncements auxquels nous avons assisté au cours des deux ou trois années écoulées, il eût fallu que la "gauche" au pouvoir s'empare d'un programme qui emporte l'adhésion et l'enthousiasme. Au lieu de cela elle a plutôt incarné le fait sécuritaire sans la sécurité, l'Europe néo-libérale, l'atlantisme, la répression sociale, la défense des entreprises et de son capital financier au lieu du monde du travail, autant de signaux qui l'ont fait passer aux yeux de son électorat traditionnel, les salariés, ouvriers, employés, cadres intellectuels, comme vecteur et accompagnateur des régressions sociale et économique. Et tout cela avec les résultats catastrophiques que l'on connaît, en terme de chômage notamment.

Il n'est pas trop tard, pas tout à fait, il est encore temps de redonner espoir en bâtissant dès à présent et en dépit de ce qui été fait jusque-là, des programmes politiques qui remettent la question sociale au cœur du débat politique.

Pour cela, il est vrai, il faudra bien, mais ça va pas être de la tarte, se passer de Macron, Valls et quelques autres qui nous font perdre espoir comme il nous font perdre tout court.

JMG

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