dimanche 3 avril 2016

La CFDT, courroie de transmission des pouvoirs en place

La CFDT accompagne, soutient de fait la régression sociale, avec des arguments le plus souvent inspirés de la doctrine libérale, arguments faibles mais qui font mouche parce qu'ils prennent, naturellement venant d'une organisation syndicale, la couverture ou l'alibi de l'émancipation sociale ; arguments aventuristes et dangereux pour le monde du travail et qui sont présentés, par les principaux media, mais aussi par le gouvernement en place, comme responsables et modernes.

En réalité le réformisme de la CFDT n'est qu'un déformisme de la réalité sociale. Son principal argument se fonde sur le fait que la négociation locale, par entreprise, serait la clé de la réussite et de l'aboutissement du dialogue social, comme si en ces temps de pression sur les salaires, en ces temps d'austérité, le rapport de force était partout suffisant pour imposer des progrès ou, parce que l'heure est à la résistance, pour simplement défendre des acquis.

Il semble que la CFDT, sa direction nationale au moins, évolue dans un pays où le patronat, a priori, serait bon et soucieux de l'intérêt des salariés. Nous serions en quelque sorte dans le pays des bisounours, le seul fait de "négocier", comme ils disent, serait suffisant pour faire faire reculer le chômage ou pour prévenir des licenciements qui, le plus souvent, s'avèrent anti-économiques en plus d'être "anti-social". 
Il ne peut être pour autant question de faire le procès des chefs d'entreprise qui, dans la grande  majorité des cas ont les yeux rivés sur un carnet de commandes souvent désespérément vide, et pour lesquels, contrairement aux patrons voyous,  licencier ne fait pas plaisir. 

La solution ne doit donc pas être recherchée dans une vision microscopique de la réalité sociale. Ou pas seulement. Cette réalité doit être considérée en effet dans toute sa dimension macro-économique. Et, en l'occurrence, la défense du Code du Travail participe, dans la mesure notamment où il place les salariés et les entreprises dans un cadre équitable, à contenir un dumping social qui s'aggrave de jour en jour. Il s'agit de défendre et de promouvoir un développement économique harmonieux tout en préservant, sur l'ensemble du territoire, les droits essentiels des salariés. 

Ainsi la CFDT n'est pas plus "moderne",  plus "réfléchie", ou encore plus "responsable" qu'une CGT qui, elle, serait jusqu'au-boutiste, fanatique, extrémiste. La CGT se soucie au contraire de la réalité économique, il est injuste de la présenter comme une adversaire du dialogue social. 
Mais, contrairement à la CFDT qui semble avoir abandonné le terrain de l'action et de la pensée critiques, elle en sait le prix. 


JMG






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