vendredi 20 janvier 2017

Valls, Macron, nouveaux visages de la droite ?

Que veut Macron ? Que veut Valls ? Ne sont-ils pas de typiques incarnations du sarko-hollandisme, (terme qu'il faudrait mieux définir, j'en conviens) ? Pour Valls il n'y a pas beaucoup de mystère, son programme se résume pour l'instant à vouloir supprimer, et sans rire, le 49-3 des tablettes de la Constitution, et défendre son bilan, dont il est fier, très fier, en tant que Ministre, puis Premier ministre d'un président qui aura été bien inspiré de ne pas se représenter.

Plus c'est gros plus ça passe, mais ça montre que Valls, le bougre, se démène et se décarcasse et qu'il n'est toujours pas à une tromperie près même si cela paraît dépasser les bornes. Que cherche t-il au fond ? Sauver le PS ? Sauver la gauche, on en doute bien sûr, ou se sauver lui-même ? C'est pathétique, presque pitoyable, et pourtant il y aura encore des militants du parti "socialiste" qui ne voudront y voir que du feu. Ces faux-semblants sont autant de crachats qu'on leur lance au visage, ou de gifles qu'on leur donne, ils continuent malgré tout de le soutenir, comme ils soutiennent encore, sans en avoir véritablement mesuré les conséquences, cette loi travail qui constitue pourtant une ligne de démarcation significative, décisive entre la droite et la gauche.

Nous sommes dans la m...ouise, avec un Manuel Valls dont certains sondages nous disaient encore qu'il resterait le meilleur candidat de la gauche pour le deuxième tour des présidentielles, de 10 à 12% tout au plus d'intention de vote, moins que JL Mélenchon, et moins surtout que Fillon et Le Pen qui pourraient se retrouver au second tour.  Catastrophe !
Quant à Macron on nous dit qu'il pourrait sauver ce qui peut l'être encore. Le problème avec Macron c'est qu'il est encore moins "socialiste" que...Valls...l'alliance des deux termes faisant toujours mal à la raison. On est bien dans un brouillard crasse et il faudra faire avec.

Alors, puisque une hypothèse dispose que Macron serait aspiré par le parti socialiste et sa "belle alliance populaire", il faut se poser la question : que veut Macron ? De qui, de quoi est-il fait ? A-t-il un programme ?
Outre le travail le dimanche, et plein de belles choses, je n'oublie pas d'abord qu'il est l'inspirateur d'une loi éponyme qui a commencé d'esquinter le code du travail, le travail ayant été terminé par Valls et El Khomry. Il a aussi, entre autres choses, esquinter la sécurité sociale en instaurant les mutuelles d'entreprises. On copie ainsi le modèle américain, celui en tout cas en vigueur avant l'Obamacare. N'eût-il pas été plus simple et surtout moins inégalitaire et injuste,  plus économique même, d'étendre le domaine de la sécurité sociale ? La sécu, que le monde nous envie encore tant qu'elle existe, et dont on fête ces temps-ci les soixante-dix ans.

Macron veut "assouplir" les 35 heures, vieux thème défendu par la droite, en différenciant une durée du travail senior d'une durée du temps de travail pour les jeunes. S'agissant du déclenchement des heures supplémentaires l'effet pervers sera que l'heure de travail sera moindre pour ces derniers. Cela ne ressemble-t-il pas au Smic jeunes que la gauche en son temps avait unanimement combattu ?

Il veut pour les retraites un système à la carte, mais sans plus de précisions, pas en tout cas dans le sens du partage du travail.
Il voudrait encore, le conditionnel ici est encore justifié par le vague et l'inanité des propositions du candidat, davantage d'autonomie pour les établissements scolaires, d'abord pour le primaire, et plus si affinités. Sur le modèle britannique ? Peut-être, peut-être pas...
Oui, c'est vrai, il veut aussi supprimer les départements, mais pas tous, bon...

Tout cela n'est pas bien original, mais globalement participe de l'esprit néo-libéral, avec un zeste de colbertisme (pas trop quand même) mélangé à une espèce de néo-capitalisme fortement "ubérisé". Tout cela devant être lu à la lumière de son action dans le gouvernement Hollande, et de son passé de banquier à forte teneur rentière. Son projet devrait aller dans le sens d'une flexibilisation et d'une déréglementation de la société accrues, de plus en plus forte avec les faibles, faible avec les forts.
Macron y va aussi de son petit morceau sur la sécurité en projetant de recruter un peu plus de gendarmes et de policiers, il annonce le chiffre de 10 000, et, pour faire gauche un peu quand même, il programme le retour de la police de proximité.

Tout cela justifie-t-il la mobilisation de l'ensemble des media, qui se mettent en marche au service de la macronisation des esprits ? Tout cela sent l'artifice, ne peut faire rêver que quelques élus plus ou moins socialistes qui pourraient, en marchant ou en boitillant, sauvegarder leurs postes de député ou même envisager des alliances tardives pour leur ouvrir un avenir politique.
Et pour Macron, cerise ou rose sur le gâteau, il n'y aura pas besoin de la Belle alliance populaire, il y va et pis c'est tout...

Les boules quoi...

JMG

PS : c'est encore le cas de le dire, j'irai voter quand même à la BAP (quel nom ridicule décidément), j'aurais préféré Filoche mais j'irai voter Montebourg, pour beaucoup d'idées que je partage, comme la nécessaire ré-industrialisation du pays, ou la réorientation de l'Europe (en admettant que celle-ci soit encore possible dans le cadre imposé aujourd'hui). J'irai voter sans illusion, beaucoup pour la forme, un peu pour le fond, pour se persuader peut-être que la gauche que jadis représentait le PS n'est pas encore morte, et qu'elle doit rebondir, dans un autre cadre qui reste à inventer, à reconstruire, à soutenir, et surtout dans l'unité...sait-on jamais...


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