samedi 23 mars 2013

Le cumul pour les nuls


J’aime bien les promesses surtout lorsqu’elles sont faciles à tenir.
Après que le parti socialiste m'aura accordé (sait-on jamais) l’investiture pour me présenter à la mairie de Lons-le-Saunier, je promets de ne pas cumuler le mandat de premier magistrat de la ville avec celui de sénateur. Mais puisqu’on y est, au diable l’avarice, je fais une deuxième promesse, celle de ne pas cumuler avec un siège à l’assemblée nationale, tout comme d’ailleurs avec une présidence d’agglomération, ni même avec un mandat de conseiller général. J’hésite cependant à renoncer à un possible mandat de président de la république, ne voulant pas d’un trait de plume renoncer à ma brillante et possible carrière politique.
On peut plaisanter comme cela à l’infini, il n’en reste pas moins que le cumul des mandats, quel qu’il soit d’ailleurs, du plus prestigieux au plus honorable, pose un vrai problème.

Au fond c'est ce qu'il nous reste de l’Ancien Régime, de cette époque encore où les ducs, les comtes et autres barons, parce qu'ils avaient ces titres de noblesse, étaient en position de faire la pluie et le beau temps dans le pays, sans se douter d'ailleurs que cela se terminerait bientôt par un tsunami.
Sous le régime de la cinquième république, si proche d'une monarchie républicaine ( à quand la grande réforme constitutionnelle ?! ), les mandats électoraux ont remplacé les titres d'avant la Révolution.
Certains élus collectionnent les mandats et pensent en retirer plus d'influence et de pouvoir. C'est un peu vrai. Mais qu'en est-il de l'efficacité démocratique ?
A Lons-le-Saunier, le député, maire, président d'agglomération, président de l'association des maires de France et j'en passe sûrement, car à l'intérieur même de ces mandats existent des sous-représentations, se résument en un surhomme. Et beaucoup d'électeurs s'y trompent et se complaisent dans l'admiration. Mais jusqu'à quand ?

Les élus devraient montrer l'exemple et partager leur travail, reconnaître qu'on ne peut pas être efficace à multiplier les fonctions, ni justes à amonceler des indemnités même plafonnées.
Les "grands" élus socialistes, tels que Collomb, Rebsamen...avaient pris des engagements pour renoncer au mandat de trop. Tous ne l'ont pas respecté, loin de là, et c'est dommage. Pour ceux-ci comme pour les élus de droite le vote d'une loi sera nécessaire. Le président Hollande l'avait promise.

Que lui aussi tienne ses engagements, et vite.

Jean-Marc Gardère

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