samedi 30 novembre 2013

Où l'on voit qu'il n'y a pas que les municipales dans la vie, surtout en ce moment

Cette semaine à Lons-le-Saunier (  Jura, sur Vallière pour ceux qui ne connaissent pas) aura été marquée par le rassemblement que Marc-Henry Duvernet, notre candidat, investi par le parti socialiste (voir les épisodes précédents),  aura réussi avec un certain brio à organiser au Carcom, ce dont je le félicite. Une belle réunion, conviviale comme on dit, même si parfois l’auto-congratulation mutualisée et généralisée, à l'américaine, a pu paraître excessive à certains, comme hors-sol. Maintenant si cela peut contribuer à nous faire gagner, tant mieux...ça ira, ça ira...pourvu que ce ne fût au prix de nos valeurs, celles de la gauche s'entend...

C’était le 26 novembre dernier donc, le jour même, hasard du calendrier, où l’Assemblée Nationale votait la « réforme » des retraites dans les griffes d’un article 49-3 de la Constitution ( dit vote bloqué) qui permet à un gouvernement peu sûr de lui de faire adopter des projets dont il sait qu’ils n’obtiendrait pas, sans ce stratagème constitutionnel, l’aval des députés de son camp.
Un bel exemple de contre-démocratie parlementaire que nous dénoncions encore il n’y a pas si longtemps. De cette réforme il ne fut nullement question pourtant, l’atmosphère étant à la fête et au rassemblement.

Les façons d’arriver à cette « réforme » des retraites  aggrave le fond de l’affaire : une loi de nature à accentuer la paupérisation de la population, et qui vient à la suite de celles concoctées par la Droite. Contre ces réformes, des millions de personnes ont manifesté, en 2003, 2008 et 2010, dont un certain nombre d’actuels ministres, pour finir ces jours récents où nous ne fûmes plus que quelques syndicalistes.

Ces réformes n’ont pas été remises en cause par le gouvernement Hollande. Bien au contraire. D’autres solutions pourtant étaient possibles ( lire le blog de Gérard Filoche) mais pour cela il aurait fallu d’abord faire fi de l’argument fallacieux, mais bien commode, du supposé allongement de la durée de la vie…qui est en train de régresser d’ailleurs, et pour cause.
C’est le chômage qui est en train de tuer nos système de retraites, les jeunes étant fort logiquement le plus touchés puisque les « seniors », ceux d’entre eux qui ne seront pas déjà au chômage ( en France moins d’un salarié sur deux est en emploi avant la retraite),  seront obligés de travailler plus longtemps.

Le gouvernement aura donc choisi la solution de facilité, et répondu ainsi par la même occasion à un diktat de la commission de Bruxelles qui a exigé une réforme des retraite contre le délai supplémentaire donné au gouvernement pour atteindre les moins de 3% de déficit public. Résultat : la France a un régime des retraites parmi le plus durs des pays européens....Et ce n'est pas cela qui fera revenir la croissance !

Quels rapports avec les municipales me direz-vous ? On peut vouloir dynamiser une ville mais on ne peut faire abstraction de la situation économique et sociale du pays. La diminution du pouvoir d’achat, celui des retraités comme celui des salariés a des conséquences sur les politiques municipales. Il n’y a pas que des bobos en centre-ville (et les bobos eux-mêmes ont de plus en plus de difficultés à vivre décemment.)

Les élus, s’ils sont de gauche, doivent en avoir conscience et combattre une austérité qui est en train, insidieusement, et à distance, de tuer leur ville.

JMG


http://www.maintenantlagauche.fr/


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