lundi 13 juillet 2015

En sortir ?

On dit Tsipras défait, et les media de se réjouir de ses renoncements, pire de sa traîtrise supposée. Il n'en est rien. Tsipras a fait ce qu'il avait dit dans un chemin semé d'embûches. On dit que les Grecs dans leur majorité veulent rester dans la zone euro. Franchement, j'en viens à me demander pourquoi, dans quel intérêt ? C'est aussi au nom de cette exigence qu'Alexis Tsipras et son gouvernement paraissent avoir cédé sur les retraites, sur la TVA, et sur d'autres choses encore, essentielles, comme les privatisations de certains ports, quoique pour ce dernier point rien n'est acquis heureusement, Tsipras dans l'adversité réussirait même à sauver quelques meubles. 
Il fallait ces concessions de taille, en contradiction avec le "non" référendaire, pour amadouer les idéologues de Bruxelles  attachés aux dogmes néo-libéraux comme des bigorneaux à leurs rochers.

Ainsi, ce faisant et grâce à ces reculs, le gouvernement grec espère une aide supplémentaire ( rien que pour payer les intérêts, oui on marche sur la tête ! ) et un rééchelonnement  de la dette grecque. Mais cela il n'est même pas certain que Berlin l'accepte, et déjà les Finlandais qui fricotent avec l'extrême-droite, exigeraient des Grecs une sortie de l'euro, comme sans doute au fond la majorité des pays de l'Europe du Nord. 
Les fanatiques néo-libéraux sont aux commandes d'une Europe qu'ils précipitent vers le chaos. Elle est déjà bien mal en point, et si ce n'était que "l'Europe" encore, mais non c'est l'ensemble des peuples de l'Europe, les peuples allemands, français, portugais, italiens etc...tous soumis à une austérité qui fait de l'Europe, avec sa monnaie forte, la Suisse de la planète entière où l'on peut placer son argent avec une certaine sécurité. Pourquoi croyez-vous que les Américains ou les Chinois veulent garder intacte la zone euro, Grèce y compris dont la sortie possible pourrait en entraîner d'autres ?

Si donc le gouvernement allemand, car c'est lui réellement qui commande,  faisait capoter la négociation qui se joue aujourd'hui, le premier ministre grec pourrait au moins faire valoir d'avoir bien jouer, jouer jusqu'au bout la raison, la sagesse contre la folie des européistes. 

Et donc la Grèce dans ce cas quitterait l'euro. Et Tsipras, aux yeux de son peuple, comme à ceux du monde, ne passerait pas pour le jusqu'au-boutiste qu'il n'est pas et qu'il n'a jamais été.

JMG

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire