vendredi 12 mai 2017

et maintenant ?

Tant de choses se sont produites ces derniers jours, ces dernières heures, qu'on  ne saurait pas comment les embrasser, ces événements il faut bien l'avouer nous dépassent un peu. Un des faits marquants auront été les volées de bois verts que se sont pris les gens qui osaient dire qu'ils ne votaient pas Macron, ceux-là on les aura mis dans le même sac que Le Pen, alors que précisément c'est parmi ces gens-là qu'on trouvait les plus déterminés à combattre l'extrême-droite. Ne pas voter Macron n'équivalait pas à voter Le Pen, l'équation présentée comme une évidence était bien loin d'être juste.
On a pu retrouver là quelques relents du vote de 2005 sur le traité européen ou les gens qui votaient "non" furent montrés du doigt comme s'ils avaient opté pour le diable.

Cette mauvaise plaisanterie étant passée, le danger étant (provisoirement) écarté, il faut s'attacher aujourd'hui à bien considérer ce qui nous attend. Car Macron pourrait avoir sa majorité parlementaire pour conduire les dégâts qu'il nous a promis.
Or peu de Français connaissent son programme, peu savent pour qui et surtout pour quoi au fond ils ont voté.
Sans doute, pour la plupart, n'ont-ils pas pris la mesure de la stratégie que Macron s'apprête à mettre en oeuvre, néo-libérale à souhait, dans la continuité de celle de Sarkozy puis de Hollande. Cette startégie s'annonce dans l'air du temps, c'est celle de l'Union Européenne telle qu'elle se présente aujourd'hui, avec, en quelque lieu, des relents racistes et xénophobes comme en Hongrie, en Pologne voire au Pays-Bas, idées nauséabondes auxquelles notre pays a échappé pour l'heure mais qui précisément sont amenées ou encouragées par les excès du néo-libéralisme.

Ainsi, comme pour en donner la preuve, Macron serait sur le point de prendre comme premier ministre, de façon claire et transparente, un homme issu d'une droite assumé qui n'aura rien à voir avec les résultats d'un premier tour des présidentielles électoralement bien plus nuancé. Sa politique ne fera qu'aggraver les inégalités lesquelles demeurent le véritable moteur du déclin de notre pays.

Il s'agit d'abord pour Macron de réparer un affront lorsqu'il était encore dans le gouvernement Hollande : la loi travail n'était pas tout à fait celle qu'il avait envisagée. Il va donc la reprendre pour l'aggraver dans le sens d'une plus grande flexibilisation du droit du travail. On sait que ces mesures sont commandées en sous-main par la commission européenne. Il s'agit à terme, dans le contexte d'une zone euro à préserver au nom de l'ordo-libéralisme allemand, d'aligner la France sur une exigence de compétitivité lui permettant de conquérir ou de pas perdre des marchés face à des pays qui ont déjà des salaires plus bas et un droit du travail réduit à la plus simple expression.

Le programme de Macron contient le rétablissement des "exonérations sociales sur les heures supplémentaires" ce qui est de nature à fragiliser la sécurité sociale qui n'avait pas besoin de ça.
L'essentiel de sa loi travail à lui : les salaires comme les conditions de travail pourront être définis au sein de l'entreprise et non par des accords de branche ou de par la loi. Malheur aux salariés de certaines petites ou moyennes entreprises, bien souvent sous-traitantes, dans lesquelles les syndicats sont faibles voire inexistants.
La philosophie Macron réside dans cette volonté de faire pression sur les salaires dans le but, inaccessible et illusoire par ce moyen-là, de rétablir une compétitivité perdue par rapport à l'Allemagne de Merkel.

Idem pour la dépense publique qu'il faudra, selon le credo néo-libéral dont on nous rebat les oreilles, diminuer à tout prix. Les victimes sont toutes désignées, la fonction publique dont on veut continuer de supprimer les postes, à hauteur de 120 000, différence de degré et non de nature avec le projet de ce cher François Fillon.
Les services publics, victime de cette idéologie, seront donc atteints gravement avec des conséquences désastreuses en terme de rélégation économique et sociale.
 Que dire aussi des chômeurs dont le programme de Macron prévoit une baisse des indemnisations, ou carrément leur suppression en cas de refus de plus de "deux emplois décents".
Ces mesures de régression sociale sont portées par un vent mauvais qui nous vient d'outre-manche ou d'outre-Atlantique.
Il est d'autres aspects de ce programme sur lequel il faudra bien s'attarder par nécessité d'une résistance qui reste toujours à organiser, dans l'unité si possible...
Les Français pour avoir massivement rejeté l'hypothèse Le Pen, n'en seront pas pour autant remerciés. Au contraire l'équipe Macron pourra se prévaloir de l'excellent score de son chef pour appliquer un programme présidentiel qui ne fera qu'aggraver la "crise" avec son lot de victimes habituelles, les plus démunis mais aussi les classes moyennes, ou les retraités qui seront particulièrement touchés via l'augmentation du taux de la CSG (Contribution Sociale Généralisé).

Il est d'usage républicain de souhaiter bonne chance au nouveau président, de "lui laisser sa chance". Macron est "sympathique" n'en doutons pas, c'est là une de ses forces, il pourra même, sait-on jamais dans les eaux troubles de la politique politicienne, mener sa barque avec une réussite qui pourra en dérouter certains.

Aux citoyens exigeants que nous sommes d'aller chercher, au-delà de la séduction facile, les raisons d'une lucidité plus grande, préalable à une cruciale et indispensable résistance.

JMG




1 commentaire:

  1. Bon ,nous voilà dans l'opposition ,on va pouvoir critiquer.C'est plus facile d'être dans l'opposition que d'être aux manettes .....Amicalement JP Ackermann

    RépondreSupprimer